Guerre et paix, et ici ?

Ma première leçon d’histoire est celle de l’invasion de la Gaule par l’armée de Rome. Des tribus helvètes tentant de migrer vers le sud-ouest, d’autres tribus auraient demandé l’aide de Rome. En quelques années l’aide apportée par Rome s’est transformée en guerre de conquête et a conduit à la soumission de toute la Gaule par les armées romaines.

Ukraine

Dans la guerre en cours en Ukraine, la Russie de Poutine a envahi l’Ukraine. D’un peu partout viennent des appels à ce que l’OTAN intervienne en Ukraine. Pourtant bien avant l’invasion russe, l’OTAN avait annoncé qu’elle n’interviendrait pas militairement et, ce faisant, avait laissé Poutine libre d’agir.

En Ukraine, ce sont les gens qui s’organisent et se battent. Ils imposent une résistance efficace contre les troupes russes. Notons que l’armée russe n’avance plus vraiment et depuis longtemps, qu’elle se replie même au nord du pays. Pour contrer cette résistance réelle, l’armée russe bombarde et détruit des villes, des immeubles d’habitation, des écoles… Images horribles d’immeubles effondrés, de personnes obligées à fuir leur domicile, leur quartier.

Quelle position devons-nous prendre dans ce conflit ? Celle de nous rallier à un empire contre un autre empire ? C’est ce qui nous est demandé, jour après jour : nous tourner vers un État impuissant et s’en remettre à un autre État qui le serait moins. Se tourner vers l’État français qui devrait nous protéger, sans rien dire des exactions qu’il a pu commettre, au Mali, en Libye ou ailleurs. Sans même se demander s’il nous aidera ou, au contraire, nous abandonnera aux mains de l’envahisseur éventuel, comme il a pu le faire il y a moins d’un siècle. Mais s’en remettre à cet État c’est s’en remettre à l’OTAN auprès de qui il cherchera de l’aide. L’OTAN responsable d’atrocités en Afghanistan et ailleurs.

Pour moi, s’en remettre à un bloc, contre un autre bloc, c’est baisser les bras, c’est choisir de ne pas décider ni agir par soi-même. Ne pas chercher et trouver un chemin. C’est la voie la plus simple et la pire, c’est la certitude que le pire pourra s’installer dans notre silence complice.

Toulouse Le Mirail

Que se passe-t-il ici ? Des gens, des institutions, veulent détruire le quartier, pierre à pierre. Ils ont commencé par certains immeubles, ont continué en fermant les deux collèges du quartier, veulent détruire encore plus d’immeubles. Quand je vois les images d’Ukraine, je ne peux pas ne pas penser à ce que d’autres veulent faire ici. Ce n’est pas comparable dans l’horreur, mais est-ce si différent dans le fond ? Qui ne regardera pas détruire un immeuble en bon état sans pleurer de voir tant de personnes à la rue ? Qui ne s’inquiétera pas de voir fermer des collèges quand toutes les classes de l’agglomération sont surchargées ? Qui ne se sentira pas solidaire des personnes, enfants, adultes, anciens, obligées de quitter leur quartier, leurs voisins, leurs amis ?

Contre ces destructions et ces fermetures certains, femmes, hommes, jeunes et vieux, se battent avec une détermination admirable. Ils se réunissent, discutent, cherchent les bonnes stratégies à mettre en place, dénoncent les mensonges incessants. Être avec eux, ce n’est pas s’en remettre à tel ou tel candidat et à ses promesses, ce n’est pas attendre que tel ou tel agisse, c’est venir et parler avec ces familles, c’est trouver avec chacun un chemin contre ces destructions pour que le quartier continue à vivre.

Et puisque l’urgence semble être à l’accueil des réfugiés venus d’Ukraine, hébergeons-les au Mirail ! Toulouse n’est-elle pas jumelée avec Kyiv ? Que les logements inoccupés soient attribués aux réfugiés venus d’Ukraine ! Mais pour cela, il faut cesser immédiatement de les détruire. Imposons un moratoire sur les destructions !

Qu’aucun immeuble du Mirail ne soit détruit tant qu’il y a des réfugiés venus d’Ukraine, ni tant qu’il y a des gens à la rue !

Robin,
2 Avril 2022

Texte en PDF :